Surrealismo. Vasos comunicantes

L’Instituto Nacional de Bellas Artes de Mexico et le Museo Nacional de Arte ont présenté dans les salles de cette institution à partir de juillet 2012 la grande exposition Surrealismo. Vasos comunicantes. Cette dernière proposait, à partir d’une nouvelle perspective esthétique et littéraire, de passer en revue le surréalisme, mouvement artistique fondamental parmi les avant-gardes historiques du xx^e siècle, à travers des œuvres et des langages qu’élaborèrent ses artistes les plus marquants, tant européens que latino-américains. L’exposition rassemblait une sélection de peintures, sculptures, dessins, photographies et objets des principaux artistes, nationaux ou étrangers, qui développèrent au Mexique les principes du surréalisme, comme Salvador Dalí, Raúl Anguiano, Alberto Giacometti, Manuel Álvarez Bravo ou Leonora Carrington, entre autres.

La monographie soignée publiée en tant que catalogue de cette exposition réunit divers essais rédigés par de grands chercheurs et spécialistes du mouvement. Serge Fauchereau, Didier Ottinger et Juan Manuel Bonet étudient le surréalisme d’un point de vue historique en lien avec sa genèse en tant qu’avant-garde en Europe, territoire où se trouve l’un des piliers de l’axe surréaliste Paris-Mexico, dont parle dans son propre essai Philippe Ollé-Laprune. Fabienne Bradu et Solomon Grimberg examinent le retentissement du mouvement au Mexique et le riche ensemble d’œuvres qui y furent créées. Les travaux de Mónica López Velarde, Helí Morales et Nestor A. Braunstein analysent l’imaginaire surréaliste, la théorie, l’appréciation de l’intelligence opérant en toute liberté, les liens tendus vers la psychanalyse, la réflexion sur les moteurs de la pensée et d’autre éléments soutenant l’aspect culturel du surréalisme. Ainsi, cette monographie se révèle non seulement un outil précis permettant d’aborder le mouvement depuis une perspective mise à jour, mais également un véhicule essentiel pour parcourir les vases communicants qui relient les territoires et les moments où le surréalisme brilla de tout son éclat.